Tu me prends pour qui ? : Micmac des « petites gos »

On connait la chanson ! Les jeunes filles inventent fort souvent un malaise pour ne pas répondre à l’invitation de leurs copains. Constat qui n’échappe point à l’observation de Troisième Œil Production du jeune réalisateur  Omar Dagnon. Celui-ci à travers son dernier film expose sans détour les différents micmacs des « petites go » pendant les périodes des fêtes.

AFFICHE DAGNONUn langage de vérité

On note fréquemment les scènes où les jeunes filles laissent voir comment soutirer de l’argent aux hommes. La camera s’efforce de faire vivre toutes les émotions : bonheur après avoir tapé les hommes, trahissions, déceptions des soupirants le jour des fêtes… Les images semblent donc placer le spectateur au cœur de l’action par le sujet qu’elles abordent.

Le vocabulaire du film, lui, épouse les mots familiers que les jeunes de façon générale utilisent en pareille situation. Le « forceur », le « choco », le « bailleur »  sont les noms que les jeunes filles emploient quand il s’agit de parler d’un des trois mecs qui les draguent. 

Ainsi, le langage des images et les paroles donnent une identité réelle aux comportements des jeunes. Une société juvénile en images avec des acteurs qui sans cesse n’hésitent à se poser une question : « Tu me prends pour qui ? »

Question ouverte ?

« Tu me prends pour qui ? », le titre du film est certainement une interrogation importante. Même s’il sert parfois de moyen au réalisateur de passer d’une représentation du film à une autre, on trouve à l’intérieur de l’histoire d’Oumar Dagnon les réponses à ce questionnement.

Réponse à un modèle de société jugée trop matérialiste ; réplique à un monde où les parents ne sont plus trop des modèles à l’image de Ladji et de son ami.

Oumar-Dagnon1Boutade à une société où les parents sont parfois des complices, à l’image de la mère d’Anita. Bref, c’est une société où les sentiments font moins sérieux que la monnaie. Chose que Ladji l’argentier perçoit dans les derniers moments du film.

Cependant, le rendu du jeu d’acteurs de ce dernier ne cadre pas trop avec la  scène au cinéma. Trop engagé dans un style propre à lui, il tourne le film à l’amusement. Une comédie qui fait qu’on ne garde peut être pas à l’esprit ces expériences que chacun a déjà vécues.

Victor KABRE

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